4                          Les Spectacles de la Foire.
comédiens, tels que Dolet et Belloni. Ce spectacle eut un grand succès ; mais il n'en fut pas ainsi d'une autre spéculation tentée par lui, en 1721, avec Mllc d'Aigremont, Lalauze, Baxter et autres acteurs forains, qui avait pour but l'exploitation d'un Opéra-Comique à la foire Saint-Laurent, »et qui ne put sc soutenir faute de recettes. Dégoûté du théâtre, Pierre Alard sc fit alors arracheur de dents. On ignore l'époque de sa mort.
(Mém. sur les Spectacles ile la Foire, I, 4, 7;, 108, 150. — -Diction», rles Théâtres, I, 129 ; III, 24S. Encyclopédie méthodique, art. Op. com.io.ui., p. dc Jaucourt. — Dcpping, Correspondance administratize sous Louis XIV', tI, $6$, S-S-)
I
Du jeudi 6 octobre 1701. Nous Charles Bizoton, confeiller du Roi, commiffairc enquêteur et exami­nateur au Chatelet dc Paris, ayant cté requis nous fommes tranfporté au jeu dc paume d'Orléans où étant, font comparus Charles ct Pierre Alard, Nicolas Maillot et Pierre Maillot, danfeurs dc corde, lefquels nous ont dit et fait plainte quc, heure préfente, ledit Pierre Maillot étant venu faire vifite au ficur Alard, qui demeure dans ledit jeu dc paume, accompagné de fon père, a remarqué quc plufieurs perfonnes dc livrée couroient après une étran­gère qui-a coutume de faire voir des animaux aux foires et laquelle a un habit à la manière étrangère : laquelle femme, fe trouvant obfédée, auroit appelé cn fon langage lui, Maillot, et fon père ; lequel Maillot ayant été remontrer auxdits gens de livrée quc ladite femme êtoit dc fa connoiffanec ct la voulant emmener en la maifon dudit Alard pour la retirer de leurs mains, crainte qu'ils ne lui fiffent infulte, lcfdits laquais l'ayant entouré, l'auroient d'abord faifi à fon épée, et cn même tems, ayant appelé fon père et lefdits Alard, ils feroient defeendus dudit jeu dc paume où ils logent et voulant pareillement remontrer auxditsgens de livrée quc ladite femme étoit étrangère, ils les auroient chargés à coups de bâton et à coups d'épée, ct ledit Alard, ayant été obligé, fe trouvant bleffé à la tête d'une grande bleffure, de fe mettre en défenfe en mettant l'épée à la main pour retirer ledit Maillot dc leurs mains, ils auroient continué de les charger de coups de bâton et d'épée, en telle manière et avce une telle violence qu'ils auroient été obligés de fe retirer dans leur maifon ct d'en faire fermer les portes. Lefdits gens dc livrée, voyant qu'ils ne les pouvoient atteindre, auroient i coups dc pavés, bâtons et épées, caffé toutes les vitres de trois croifées du billard du nommé Leroux, maître dudit jeu dc paume, mis en devoir d'enfoncer les portes d'icelui fans vouloir écouter aucune raifon du